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La representation du travail dans l'art

On ne peut que souscrire au jugement de Barbara Polla qui dit « être frappée par l’invisibilité du travail dans l’art vivant ». Mais invisibilité n’est pas absence : le thème du travail affleure toujours dans quelques œuvres rencontrées au fil des expositions. Le traitement de ce thème par quelques artistes est le reflet de chaque époque, il témoigne des rapports du travail à la société. Retour sur un article de Pierre Maréchal paru en janvier 2015.

La représentation du travail dans les arts plastiques a évolué au cours du temps. On peut citer quelques éléments dans un bref rappel (forcément très sommaire et partiel).

Jusqu’à la deuxième moitié du XIXème siècle, la figure du travailleur ou de la travailleuse s’est progressivement imposée d’abord comme figure humaniste par opposition aux figures religieuses à la Renaissance ( cf. la peinture flamande et l’exemple du Prêteur et sa femme de Quentin Metsys en 1514 ). Puis la représentation du travail s’est faite souvent avec une intention moralisatrice dans des scènes de genre: on va exalter le labeur paysan soumis au rythme des jours et des saisons ( exemple des Glaneuses de Jean François Millet en 1857). Un moraliste écrit au milieu du 19éme siècle: « les paysans savent… que le travail purifie la matière, sanctifie la pensée, est une prière active que l’homme industrieux adresse sans cesse au créateur. »