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Le genre du portrait dans l'art contemporain

Le genre du portrait occupe une place particulière dans l’histoire de l’art occidental, évoluant avec l’histoire sociale, théologique et plastique. Il est par définition « la représentation d’une personne réelle, spécialement du visage par le dessin, la peinture, la gravure » (Petit Robert, 2015). L’enjeu est donc pour l’artiste de traduire les signaux identitaires de son modèle. L’attrait pour la représentation de l’individu tient à la fois au sujet et à la réalisation de l’œuvre. Il apparaît que le portrait est bien plus qu’une simple imitation du modèle. Il permet de transmettre l’image d’une personne aux générations futures, il permet d’asseoir la position sociale d’un personnage. C’est aussi un outil de propagande : certains souverains envoient leurs portraits dans les provinces pour rappeler leur autorité. Le portrait permet de compenser l’absence et l’éloignement ; lors de leurs fiançailles, les princes et princesses, futurs époux, font souvent connaissance par l’intermédiaire d’un portrait. 

 

Il existe un rapport ancien entre les arts et le pouvoir politique. Gouverner c’est faire voir, exprimer la puissance, la force, l’apparat. Le pouvoir est non seulement une fabrique à images mais l’image elle-même le matérialise et nourrit sa construction. La représentation passe par la personnalisation des traits et la multiplication des portraits qui inscrivent la présence du roi sur l’étendue du territoire qu’il domine. C’est surtout à l’époque moderne, avec la consolidation d’un pouvoir monarchique centralisé que la personnalisation du pouvoir devient manifeste et s’accompagne d’une multiplication des représentations.